Egalité filles-garçons : un lycée en avant-garde à Guingamp
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publié le 08/03/2024

« L’égalité entre les filles et les garçons, c’est à la fois un enjeu sociétal et un projet d’établissement » affirme Soraya Guivarc’h, proviseure adjointe du lycée Auguste Pavie à Guingamp, dans les Côtes d’Armor.
De l’équipe administrative jusqu’aux élèves, en passant par le corps enseignant, tous·tes s’engagent pour faire vivre l’égalité… et ça marche ! Le 8 mars dernier, le lycée a reçu le label national « égalité filles-garçons », venu récompenser ses initiatives en la matière.

Déployer une pédagogie non genrée au sein du lycée Auguste Pavie, c’est la priorité de la proviseure adjointe Soraya Guivarc’h, épaulée par Mathilde Gambrelle, référente égalité et professeure d’histoire-géographie, avec Béatrice Boulay, professeure d’économie-gestion et référente Capital Filles depuis 11 ans. Cette année, le lycée compte 27 filleules de l’association parmi ses élèves de terminale.
Ce partenariat fait partie des nombreuses actions engagées par l’établissement pour combattre les stéréotypes et encourager les lycéennes à croire en leur potentiel.

« Nous devons inciter les filles à avoir de l’ambition »

Quel constat tirer sur le parcours des filles dans ce territoire rural ?
Les attentes familiales restreignent les orientations, limitant les choix d’études des bachelières à des formations locales, souvent de niveau BTS. Peu de lycéennes s’engagent dans des filières scientifiques et des nouvelles technologies. « La lutte contre les stéréotypes de genre chez les élèves est un défi quotidien, observe Béatrice Boulay. Sur Parcoursup, les filles émettent des vœux qu’elles n’osent pas valider par peur de l’échec, tandis que les garçons s’orientent plus souvent vers des BUT, voire des prépas. Nous devons inciter les filles à avoir de l’ambition. Dans cette perspective, je vois concrètement les bienfaits du programme Capital Filles : les filleules choisissent des formations qu’elles n’auraient pas envisagées sans l’accompagnement de leurs marraines. Ces femmes incarnent des modèles à suivre ! »

Une gestion de l’espace plus équitable

Dans le lycée, la promotion de l’égalité passe par des actions concrètes visant à modifier les comportements et les mentalités. En constatant que, dans le foyer, les garçons occupaient toutes les chaises tandis que les filles se retrouvaient souvent assises par terre, en périphérie, l’équipe a favorisé une répartition équitable des espaces communs.
Un autre exemple ? « En rendant les toilettes non genrées, nous avons supprimé les files d’attente pour les filles et favorisé une circulation plus fluide. Cette mesure n’a suscité aucune contestation », précise Soraya Guivarc’h.

Bulletins scolaires : peut mieux faire

Une attention particulière est portée à la rédaction des bulletins scolaires. « La proviseure adjointe avait remarqué que les appréciations pouvaient être influencées par le genre de l’élève. Par exemple, on aura tendance à dire à un garçon qu’il a des capacités ou qu’il peut mieux faire, tandis qu’une fille recevra des commentaires du type « élève sérieuse » ou « trop discrète », alors que nous savons que le temps de parole en classe est souvent monopolisé par les garçons. La formulation a un impact sur les comportements ! », souligne Béatrice Boulay.

Un engagement collectif

Les initiatives se multiplient à tous les niveaux de l’établissement. La constitution de binômes d’enseignant.es sur un principe de « classe ouverte » autorise l’observation mutuelle des pratiques pendant les cours. L’ objectif ? Prévenir les postures discriminantes et favoriser une répartition plus égalitaire du temps de parole entre filles et garçons. Des formations de perfectionnement à l’éducation à la sexualité sont proposées aux enseignant.es volontaires, un projet sur la notion de consentement est en cours de construction. Les élèves contribuent également à promouvoir la culture du respect en proposant des actions lors du Conseil de la vie lycéenne.

Labellisé « égalité filles-garçons » au niveau national ce 8 mars ! 

Les résultats sont tangibles : enseignant.es et élèves bénéficient d’un climat scolaire apaisé. « L’égalité fait désormais partie intégrante de notre culture d’établissement. C’est un cercle vertueux qui influe positivement dans tous les domaines », se réjouit Soraya Guivarc’h. La communication est fluide et nous rencontrons très peu de problème de discipline, cependant il faut rester vigilant ! »
Parmi les pionniers dans l’Académie de Rennes, le lycée s’est engagé dans le processus de labellisation égalité filles-garçons lancé par le ministère de l’Éducation nationale, dès 2022. Sur les trois niveaux que comprend le processus, le lycée a obtenu ce 8 mars le grade 3, soit le label académique au niveau national. Il fait partie du club très sélect des 58 établissements labellisés pour leur expertise particulière en matière d’égalité sur tout le territoire métropolitain.

Au lycée Auguste Pavie, l’égalité entre les genres n’est pas juste une matière optionnelle, c’est un cours magistral. Un exemple à suivre !

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